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Quatre ans après l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales, un nouveau rapport d’ActionAid France révèle que les entreprises n’ont pas pris de mesures suffisantes de prévention et d’atténuation du risque de violences sexistes et sexuelles.
Le rapport analyse les plans de vigilance de 9 entreprises dans quatre secteurs différents et démontre que bien souvent les entreprises oublient que les droits des femmes sont des droits humains.
Des violences répandues
En France, 1 femme sur 3 aurait déjà été harcelée ou agressée sexuellement sur son lieu de travail.
Aucune profession, aucun secteur n’est épargné par les violences sexistes et sexuelles. Dans l’industrie de l’habillement par exemple, 80% des ouvrières textiles interrogées en 2019 par ActionAid Bangladesh ont été victimes ou témoins de telles violences. Le risque de subir ces violences est aggravé par plusieurs facteurs : sous-représentation des femmes dans certains secteurs, précarité des contrats de travail, bas salaires, objectifs de production irréalistes... En majorité subies par les femmes, ces violences sont de graves violations des droits humains.
Un rappel à la loi nécessaire
Le 27 mars 2017 a été promulguée la loi française sur le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre. Elle contraint les grandes entreprises implantées en France à évaluer, prévenir et atténuer les risques d’atteintes graves aux droits humains en lien avec leurs activités.
Or, quatre ans après l’entrée en vigueur de cette loi, les entreprises n’ont la plupart du temps pas identifié de risques spécifiques liés au genre, comme le risque de violences sexistes et sexuelles. Même lorsqu’il a été identifié, bien souvent les mesures correctives sont largement insuffisantes.
Exigeons des multinationales
qu'elles exercent leurs devoir de vigilance
contre les violences sexistes et sexuelles
Selon Alice Bordaçarre, chargée de campagne Droits des femmes,
« Entre Kiabi, Carrefour ou Auchan qui n’identifient pas spécifiquement les violences sexistes et sexuelles dans leur cartographie des risques, Bonduelle qui ne s’en préoccupe pas, en dépit de leur caractère endémique dans l’agriculture, Ubisoft ou Accorhotel qui semble méconnaître l’étendue de leurs obligations de vigilance à l’égard de leurs filiales ou de leurs sous-traitants, la Compagnie fruitière ou Mc Donald’s qui n’ont pas publié de plan de vigilance, ce rapport démontre que les entreprises n’identifient pas correctement les violences sexistes et sexuelles comme des atteintes graves aux droits humains ».
Une campagne d'interpellation
A travers un site web dédié, nous rappelons aux entreprises et aux pouvoirs publics leur responsabilité pour lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles au travail.
Ce site est également l'occasion pour l'internaute de découvrir notre rapport, et de se documenter sur le sujet, notamment par le biais de 5 interviews qui exposent les enjeux du respect de la loi portant sur le devoir de vigilance des multinationales.
L'internaute est par ailleurs, invité·e à faire entendre sa voix en interpellant directement les marques citées dans le rapport, par l'intermédiaire d'un email ou d'un message sur twitter.
Découvrir le site web
contact Presse
Alice Bordaçarre, Chargée de campagne Droits des femmes
Tel : 06.81.74.93.56 - Email : alice.bordacarre@actionaid.org